La part de l’électrique ne cesse de se développer dans le parc automobile français. C’est également le cas dans les flottes des entreprises. Néanmoins, si l’adhésion progresse, des questions subsistent quant aux batteries, à l’autonomie et à la recharge des véhicules électrifiés. Nous vous proposons un décryptage des batteries de voitures électriques avec Thibault Roussel, Senior Product Manager pour Hyundai Motor France.
Selon une étude Ipsos pour Vinci Autoroutes, publiée en juillet 2021, près de 9 Français actifs sur 10 sont désireux de réduire l’impact environnemental de leurs déplacements. Si les motorisations électrifiées constituent une réponse évidente à cette aspiration, certains freins persistent. C’est notamment le cas sur les questions de l’autonomie et de la recharge des batteries. Ainsi, 56% des interrogés souhaitent des vitesses de charge plus rapides, et 31% voudraient disposer de davantage de bornes de recharge sur les aires d’autoroute. D’autres interrogations ou idées préconçues persistent, notamment au sujet de la durée de vie des batteries.
Une durabilité éprouvée des batteries de voitures électriques
Les questionnements liés à une prétendue dégradation de la capacité de charge dans le temps sont fréquents. Et pourtant !
« Les batteries qui sont utilisées dans les véhicules électrifiés n’ont rien en commun avec des batteries standards, explique Thibault Roussel, Senior Product Manager pour Hyundai Motor France. Les véhicules Hyundai sont équipés de batteries de dernière génération en Lithium-ion Polymère, qui disposent d’une forte densité énergétique et préservent la durabilité de celles-ci en évitant l’effet mémoire ».
L’effet mémoire est un phénomène qui affecte les performances et la durée de vie des batteries. C’est ce qui se produit lorsque celles-ci sont rechargées avant d’être totalement déchargées. Dans le cas de la mobilité électrique, il n’est pas question d’arriver au bout de l’autonomie pour effectuer une charge complète. Le bon usage d’un véhicule électrique consiste à recharger à chaque fois que c’est possible ; on ne conseille toutefois pas de charger le véhicule si le niveau de charge atteint 85% ou 90% de capacité restante. Parce qu’elles ne subissent pas l’effet mémoire, les batteries intégrées des véhicules électrifiés sont en général garanties pendant 8 ans.
« En moyenne, la perte de capacité de charge n’excède pas 2 à 3% par an, précise Thibault Roussel et, même au bout de 8 ans, plus de 70% de la capacité de charge est préservée ».
Cet engagement de durabilité repose sur des partenariats technologiques avec LG Chem et SK Innovation. « Nous travaillons main dans la main avec nos fournisseurs pour faire progresser en permanence l’efficacité et l’efficience des batteries qui équipent les véhicules de nos gammes électrifiées », précise Thibault Roussel.
Il est ensuite essentiel de comprendre les technologies disponibles pour les aligner avec les usages des collaborateurs. Et cela afin que la charge et l’autonomie ne constituent jamais un frein à l’adoption d’une mobilité électrifiée.
Batteries de voitures électriques : faire coïncider usages et technologies
Des véhicules hybrides 48V, en passant par les modèles Full Hybrid qui font baisser la consommation de carburant de près de 25% ou les hybrides rechargeables avec leurs batteries de 8 à 13 KW/h et jusqu’aux véhicules 100% électriques, une large gamme de batteries est utilisée.
« La largeur de l’éventail technologique n’est pas un problème, c’est au contraire une solution, si l’on s’interroge sur la réalité des usages des collaborateurs », confie Thibault Roussel. Battant en brèche les idées préconçues, ce dernier dresse un constat sans appel : « l’évolution technologique actuelle permet d’accomplir de longs trajets avec un véhicule électrique, même si cela implique une préparation différente ».
Avec un modèle électrique tel que IONIQ 5, qui intègre la plateforme E-GMP, la recharge peut s’effectuer indifféremment via du courant alternatif ou continu. « Cette plateforme E-GMP est compatible avec les bornes de recharge 800V, précise Thibault Roussel. Une caractéristique qui permet de diviser par deux, voire par trois le temps de charge ».
Une avancée technologique par rapport aux chargeurs classiques 400 V ; avec lesquels il faut compter entre 30 minutes et 1 heure pour parvenir au même résultat. Pour tirer le plein potentiel de cette technologie, il faut pouvoir accéder à des bornes de recharges compatibles. Certains réseaux se développent comme Ionity qui a vu le jour en 2016. Le réseau IONITY a déployé des bornes HPC (High Power Charging) réparties sur 384 zones de charge. Celles-ci permettent de prolonger considérablement l’autonomie du véhicule en un temps limité.
Adapter les comportements pour une autonomie maximale
Si les aspects technologiques jouent un rôle déterminant pour prolonger l’autonomie et la durée de vie des batteries, il ne faut pas négliger la part du comportement de l’utilisateur. « Conduire un véhicule électrifié implique d’adapter les modes de conduite, comme il faut adapter la préparation d’un déplacement », précise Thibault Roussel.
Une adaptation assez aisée car les sensations de conduite en électrique s’y prêtent aisément. L’absence de bruit ou encore de vibration, le confort et l’agrément intrinsèquement liés à cette expérience de conduite « amène naturellement les utilisateurs vers plus de douceur. Une éco-conduite presque naturelle qui repose sur un recours au frein moteur, ou encore aux palettes de régénération. Autant de pratiques qui ont un impact considérable sur la consommation énergétique et, par conséquent, sur l’autonomie », conclut Thibault Roussel.
Technologie, innovation continue, évolution comportementale : tels sont les trois piliers d’un verdissement pragmatique de la mobilité.